Les 20 ans de l’Ordre

Propos du Grand Maître Général de l’Ordre, le Très Respectable Frère Didier Pestel
à l’occasion du XXème anniversaire du réveil
de la Stricte Observance Templière

A la gloire de Dieu, créateur universel du monde et Grand Architecte de l’Univers

Très Respectable et vous tous, mes frères et sœurs, en vos grades et qualités,
L’an dernier, nous avons, en Andorre, commémoré le 700ème anniversaire de la mort du dernier Grand Maître des Templiers. Peut-être est-il judicieux d’admettre aujourd’hui que les flammes du bûcher, qui supplicièrent Jacques de Molay, ont été un élément d’épuration et un support à l’esprit du Temple. En effet, grâce à ces deux éléments, il s’est perpétué à travers les siècles et est toujours et encore d’actualité en ce début de XXIème siècle.

Que reste-t-il du martyre du dernier Grand Maître ? Tout.
Le feu aurait-il voulu purifier des fautes et des erreurs, mais lesquelles ? Il reste en ce début de millénaire la gloire, l’exemple et l’héritage de ce qui est beau, bon et honorable.
L’impulsion a été donnée d’un grand renouveau permanent :
– Par Karl von Hund, au XVIIIème, avec la constitution de la Stricte Observance Templière ;
– Par Jean-Marie Auzanneau-Fouquet, ici présent aujourd’hui qui, avec quelques autres frères réveilla la Stricte Observance Templière le 3 septembre 1995.

Même dans le monde profane, l’esprit de l’Ordre du Temple inspire en permanence, depuis des siècles, les historiens, les écrivains, les cinéastes, les chercheurs, les journalistes etc…
Ce feu nourrit avec une vigueur surprenante l’intellect, mais également l’attitude des FF et SS de la Grande Loge Ecossaise de Stricte Observance / SOT.
Il enfièvre les uns et en inspire d’autres. Il peut faire et défaire.
Ce feu subsiste toujours et encore, c’est lui qui anime ceux qui abordent les parvis de notre Temple.
Faut-il considérer pour autant l’épopée templière comme un fait historique parmi d’autres ?
Certainement et logiquement oui ! Si l’on ne considère objectivement que les faits qui sont identiques à tous les faits de l’histoire : Politiques, conquêtes, victoires, défaites, déclin, disparition etc…

Cependant N.V.I.O. ; Nulla vi invertitur ordo : par aucune force l’Ordre ne sera renversé.

Ainsi, l’Ordre templier, ne laissant personne indifférent, persiste à brûler encore au XXIème siècle entre adoration et haine, entre l’appel et la peur.
Cette large flamme du bucher de 1314 s’est transformée en un dard de feu aigu. Elle brule ou réchauffe ceux qui s’en approchent et illumine chacun selon des critères encore inconnus.

Quel peut bien être cet élément qui justifie ces différences ?
Comment mesurer ce besoin qu’ont des êtres de s’engager à la lumière de ce feu ?
Il n’y a qu’avec l’expérience du parcours que les réponses peuvent apparaître. Comme dans un labyrinthe, le chemin n’est pas indiqué.

L’intuition et la prédestination doivent y jouer un grand rôle. Seuls les frères et sœurs déjà sur le chemin, peuvent, tels des étoiles, que l’on pourrait qualifier de novénaires, apporter, à travers l’exemple, la vision d’un repère.
C’est dans cette attitude fraternelle que se trouve une partie de la solution de la quête.
Dans ce domaine aussi, l’union fait la force.
C’est cette union, notre union, qui fait surgir à nouveau la cohésion templière qui donna tant de victoire à l’Ordre du Temple.
Elle fait partie de ce feu qui se répand avec une telle intensité que l’on peut avancer à sa lumière sur toute la surface de la terre et connaître avec le temps, l’aventure du templier des temps modernes.
Comme ils sont multiples et différents les motifs de cette attraction !
– L’attrait de la violence du combat permanent de l’homme ici- bas : Seigneur, je ne te demande pas la Force et la Sagesse pour m’élever au- dessus des autres hommes mais pour lutter contre mon pire ennemi qui est moi-même.
– La conquête de la discipline… indispensable dans notre Ordre.
– L’exemplarité à laquelle on doit parvenir… si difficile à atteindre.
– La spiritualité à vivre…
– Le sacrifice possible…
Tout cela, soutenu par un élément encore inconnu par certains qui n’ont pas encore été vêtu du blanc manteau frappé de la croix pattée de gueule.
Ce chemin leur a été indiqué lors de leur réception dans l’Ordre, lorsque l’orateur leur a fait prendre connaissance de notre règle en neuf points.

Mais également en éveillant leur attention tout particulièrement sur le neuvième point : « Tout frère ou sœur de Stricte Observance doit s’attacher à pratiquer avec beaucoup d’honnêteté les sept œuvres de miséricorde qui premièrement furent établies si grandes et si belles pour l’amour de Dieu et des pauvres :
1- Soigner les malades,
2- Vêtir ceux qui sont nus,
3- Donner à boire à ceux qui ont soif,
4- Donner à manger à ceux qui ont faim,
5- Accueillir les pèlerins,
6- Ensevelir les morts,
7- Visiter les prisonniers

Ce chemin est parcouru plus aisément par l’exercice des vertus templières :
– La charité
– La tempérance
– La fraternité
On les retrouve avec force dans le message laissé par Bernard de Clairvaux qui contient en lui tout la quintessence des enseignements qu’il nous a laissé en héritage.
Ces vertus se complètent maintenant par des devoirs :
– Communiquer
– Transmettre
– Obligation de protéger le faible
– Volonté de susciter de nouvelles bonnes volontés c’est-à-dire d’être parrain afin de pouvoir transmettre et que cette chaine, donc cette force, cette fraternité, cette flamme perdure et ne s’éteigne pas.

L’héritage templier, ce véritable trésor, constitué du savoir et des enseignements puisés aux quatre points cardinaux du monde est toujours là, légué par nos illustres prédécesseurs, par ceux qui partirent à sa recherche et dont l’essentiel souci a été de le transmettre pour que nous ne finissions pas comme les esséniens, et que nous en fassions le meilleur usage.
L’adhésion à la G.L.E.S.O. est le premier grand vantail dans lequel chacun peut s’engouffrer, mais les portes sur notre chemin seront de plus en plus étroites, et ne permettront leur passage qu’à celles et ceux qui auront eu la force de se transformer.
Trop souvent, on entend dire que la maçonnerie « on la vit pour soi » : qu’elle démonstration d’égoïsme !… car celles ou ceux qui sont parmi nous, et qui prononcent ces mots, ont bien été proposés à l’Ordre par leur parrain.
Comment un franc-maçon digne de ce qualificatif peut se contenter de recevoir et ne pas partager ses avancées sur le chemin de la connaissance de la vérité ?
Sans partage, à l’image des Esséniens, notre Ordre ne pourra vivre et retournera dans l’oubli dont il vient de sortir il y a tout juste vingt ans !

Comme Jésus, nos illustres prédécesseurs n’aimaient pas les tièdes. (Je ne suis pas venu sur terre pour apporter la paix)

La Stricte Observance Templière, par l’intermédiaire de la GLESO, doit nous aider à acquérir une attitude de prise de conscience et d’affirmation de soi qui sont indispensables à notre édification.
C’est notre devoir d’en faire profiter les profanes méritants. Nous n’avons pas le droit de les laisser sur le bord du chemin, ce serait n’avoir rien compris au sens profond de la charité chrétienne.

Dans le monde profane, un comportement sain et la maîtrise de nos actions ordonnées, conforme à ce qui est juste, en accord avec les lois de l’univers (règles non dispensées dans notre rituel d’apprenti) et dans l’accomplissement de l’amour divin, dont le devoir est quotidien par la pratique des principes chevaleresques et templiers, nous permettra d’évoluer sur cette voie où la pureté sera victorieuse du mal et nous permettra de porter dignement, sans usurpation le blanc manteau frappé de la croix de gueule.
Notre Ordre doit être uni, et les vertus chevaleresques de celui-ci vont nous permettre de préserver cette unité indispensable à sa pérennité.

Un Chevalier de SOT, à l’identique de nos illustres prédécesseurs, doit être armé de patience, d’humilité et de charité.
– De patience : c’est le bouclier qu’il porte, et le protège des épreuves de l’adversité.
– D’humilité : c’est la cuirasse qui préserve ses profondeurs intimes, car son combat n’a pas de finalité personnelle.
– De charité : c’est à la fois sa lance et son combat.
Ainsi, coiffé du heaume du salut, protégeant sa tête, il portera haut et loin l’espérance de l’âme, « la pointe fine de l’esprit », (de Saint Augustin et Sainte Thérèse d’Avila). Il portera fièrement l’épée de la parole de Dieu, et la propagera avec pour monture le destrier « du bon désir ».
C’est ainsi que les frères et sœurs de la Grande Loge Ecossaise de Stricte Observance apprennent toutes ces valeurs, et qu’à leur entrée dans l’Ordre Intérieur de Stricte Observance Templière, ils les possèdent : leur travail consiste alors à les mettre quotidiennement en œuvre afin d’être des exemples pour les autres ; Là est l’ouvrage de la Stricte Observance Templière pour le bien de l’Humanité.

J’ai dit
Didier